Beau is Afraid d'Ari Aster (2024) - ★★★★★★★★☆☆ (2025)

Beau is Afraid d'Ari Aster (2024) - ★★★★★★★★☆☆ (1)

Beau is Afraid d'Ari Aster (2024) - ★★★★★★★★☆☆ (2)

Des rapports difficiles,ambigus et œdipiens entre une mère et son fils. De l'absence dupère. De l'épreuve de vivre dans un monde où chaque élémentculmine vers la peur de vivre seul, Ari Aster a accouché d'un œuvremonstrueuse. Un long-métrage aux ramifications si nombreuses quel'on finit forcément par s'y noyer pour n'en ressortir la tête etl'esprit des profondeurs que très tardivement. Un film au visuel etau narratif dont la grandiloquence ne cessent de nous sauter auxyeux, de résonner dans notre crâne, faisant ainsi bouillir notrecerveau pour rejoindre le héros lors de cette explosion finale etdéfinitive qui clôt un récit en forme de labyrinthe. Leréalisateur et scénariste américain nous enjoigne ici àaccompagner cet homme qui n'a jamais véritablement quitté sespréoccupation et ses peurs enfantines. Un quadragénaire que sonauteur prend par la main pour l'emmener dans un voyage aux confins del'esprit humain. Avec ses zones d'ombre, mais également ses passageséclairés qui mènent vers la lumière. Cette clarté qui aprèsavoir enfoncé la tête du spectateur dans le sable durant deuxheures va enfin nous permettre de discerner le vrai du faux. Le réelde l'imaginaire. Et dire que Beau is Afraidfaillitdurer trois heure..... et demi.... Ramené à cent-quatre vingtminutes, le film n'en est pas moins très long. Trop, sans doute,penseront certains qui lui trouveront une myriade de défauts. Commed'avoir pour Ari Aster préféré laisser parler son imaginaire audétriment d'un spectateur qui se retrouve alors en apnée, une mainau dessus de son crâne, l'empêchant de sortir la tête hors del'eau pour reprendre son souffle. Décomposé en divers actes, ledernier long-métrage du cinéaste met donc en scène Beau. Un hommepsychologiquement fragile qui semble avoir encore beaucoup de mal àsortir des jupes de sa mère même s'ils ne vivent plus ensemble.N'ayant jamais connu son père, décédé le jour de sa conceptiond'un souffle au cœur, Beau n'a pour référence que sa génitrice.Une femme dont l'amour pour son fils fut toujours si fort etaccaparant qu'il exerça et continue d'exercer sur l'enfant,l'adolescent et l'homme qu'est devenu notre héros, une pression quise jauge à l'image à travers des séquences relevant tantôt de lapsychiatrie et tantôt de l'imaginaire.

Beau is Afraid d'Ari Aster (2024) - ★★★★★★★★☆☆ (3)

L'unerejoignant finalement l'autre dans ce dédale aussi flamboyantqu'exaspérant. L'on conseillera en préambule la vision du film danssa version française plutôt qu'en anglais. Non pas que leremarquable travail artistique ne souffre de la lecture prolongée desous-titres en français mais, sachant que Beauis Afraidest déjà particulièrement ardu à aborder dans son plus simpleappareil, mieux vaut se préserver et repousser à une prochaineprojection le projet de le redécouvrir dans sa langue originale.Tourné en partie à Saint-Bruno-de-Montarville, au Québec, lelong-métrage est objectivement difficile à prendre en main. Si l'ona assez rapidement l'air de comprendre que la première partie dulong-métrage se concentre majoritairement sur l'esprit tourmenté deson héros, vivant dans un monde peuplé de créatures monstrueusesrévélant sa phobie de la solitude et des grands espaces, il devientpar la suite beaucoup plus compliqué de saisir la portée decertaines séquences. Néanmoins, il devient très rapidement évidentque l'acteur Joaquin Phoenix tient là, entre ses mains, l'un de sesplus grands rôles. Tour à tour attachant, puis repoussant et enfinémouvant, il incarne un Beau Wassermann lancé non seulement à larecherche de sa mère prétendument morte après avoir reçu unlustre sur la tête, mais également à la poursuite de sa proprehistoire. Celle marquée il y a bien longtemps par des faits sitraumatisants que l'homme ne s'en est toujours pas encore remis. Maisplutôt que de nous conter son récit sous la forme la plus simplequi soit en suivant un fil conducteur classique, Ari Aster fait dupersonnage central le guide de sa propre histoire. Comme si leréalisateur avait lâché la bride pour la confier au héros, pourmieux nous perdre dans les méandres de son cerveau, entre les phaseslors desquelles Beau (et donc les spectateurs) arrive à voir lemonde tel qu'il est réellement et celles durant lesquelles il seréfugie dans des univers fantaisistes. Entre l'horreur de certainessituations et la poésie qui se dégage d'autres séquences, Beauis Afraid estd'abord un film d'aventure(s). Un voyage fabuleux (au sensmétaphorique du terme) qui laisse parfois entendre que tout n'estqu'imagination. Que Beau est peut-être resté chez lui, dans sonsordide appartement. Involontairement séquestré par des démonsfaçonnés par son imagination (mais aussi et surtout par sa mère)et dont le traitement imposé par son psychiatre (Stephen McKinleyHenderson dans le rôle du docteur Jeremy Friel) réduitdifficilement l'impact.

Beau is Afraid d'Ari Aster (2024) - ★★★★★★★★☆☆ (4)

Uneœuvre qui pulse d'un amour pour l'art créatif du point de vue deson auteur comme il respire une odeur de mort chez Beau lorsque lamère (successivement incarnée par Patti LuPone et Zoe Lister-Jones)explique à son fils qu'il est né le jour où son père est décédé.Une histoire d'emprise. D'un complexe œdipien qui frise parfoisl'inceste. Découlant d'une incapacité à vivre pour soit. Rejet etfascination semblent antinomiques et c'est pourtant ce que l'onressent devant le dernier long-métrage d'Ari Aster. Des débutshallucinants et délirants qui renvoient à certaines séquencestraumatiques du Mother!signé de Darren Aronofsky voilà sept ans en arrière, jusqu'àcette magnifique fable initiatique située dans une forêt, lorsd'une représentation théâtrale, filmée en animation et lors delaquelle Beau entreverra l'espoir de retrouver son père bien vivant.En passant par une série de séquences qui demeurent encore à cejour parfaitement énigmatiques, incompréhensibles et qui dénotentpeut-être du narcissisme de leur auteur très attaché à garder lecontrôle sur certains événements dont seul lui a le secret. Raressont les films qui comme Beau is Afraidpeuvent se vanter d'être au centre d'autant de sentimentscontradictoires. Fascinant et révulsant. Beau et laid. Mais aussi,divertissant, chiant à mourir, obscure et lumineux, tragique etdrôle. C'est un fait, le dernier Ari Aster ne plaira pas à tout lemonde. Je faillis moi-même jeter l'éponge à plusieurs reprises.Comme ma compagne qui ne tint pas plus d'une demi-heure devant lenihilisme de la première séquence. Ce qui me contraignait alors àrepousser la vision à des semaines pour le découvrir seul, dans monantre. Bref, Beau is Afraidbat le chaud et le froid. Mais si vous vous laissez embarquer parl'histoire, par son étrange montage cerné de flash-back et deflash-forward (ces derniers pouvant laisser un moment supposer que lamémoire de Beau serait capable de voyager dans le futur), c'estalors le jackpot. Une œuvre dont on parlera encore très longtemps,sur laquelle ses détracteurs continueront de vomir durant desdécennies et à laquelle ses admirateurs ne cesseront jamais devanter ses nombreuses qualités tout en en découvrant d'autres àchaque nouvelle projection...

Beau is Afraid d'Ari Aster (2024) - ★★★★★★★★☆☆ (2025)

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Author: Van Hayes

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